La valeur d’un joueur de football n’est-elle que dans le sport ?

La valeur d’un joueur de football n’est-elle que dans le sport ?

Après avoir ouvert quelques fenêtres sur la valorisation d’un club de football (article) mais aussi montré l’incroyable communauté de fans que représentent les clubs et les joueurs (post), il est temps de parler de cet actif immatériel pour un club de football qu’est un joueur.

En 1901 fut imposé le tout premier salary cap (4£ par semaine soit 4,7€), mis à mal en 1953 par le départ de Jimmy Hill à Fulham Football Club puis définitivement aboli en 1961. Hill, fut le premier joueur de l’histoire à gagner 20£ (24 euros) par semaine. Dans les années 60, un footballeur comme George Best, la légende de l’époque, touchait l’équivalent de 100 000 euros par an. Dans les années 80, ce chiffre avait déjà triplé avec Michel Platini avec 300 000 euros annuels et dans les années 90 avec Zinédine Zidane et ses 7 millions d’euros, sept fois moins qu’un Cristiano Ronaldo au Real Madrid C.F.

Lorsque Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ont chacun franchi pour la première fois en 2018 la barre des 100 millions d’euros de revenus annuels totaux, ils étaient tous deux trentenaires, au sommet respectif de leur carrière. Kylian Mbappe n’a pas attendu aussi longtemps, réalisant l’exploit à seulement 23 ans.

À la fin de l’année 2022, Cristiano Ronaldo a quitté Manchester United de manière spectaculaire et a rejoint نادي النصر السعودي – AlNassr Saudi Club pour un contrat énorme, il a le plus gros salaire du foot avec un total annuel de 205m€. Le classement comprend également un total de 8 joueurs évoluant en Saudi Pro League (SPL), et sont arrivés dans cette compétition saoudienne lors de la saison 2023/2024.

Il y a de nombreux classements et celui de Forbes diffère mais on retrouve globalement les mêmes joueurs. Leur méthodologie représente le total combiné des revenus sur le terrain, y compris les salaires de base et les primes, et les estimations hors terrain qui reflètent les revenus annuels provenant des avenants, des licences, des apparitions et « memorabilia » , ainsi que les entreprises exploitées par les joueurs. Les chiffres sont dérivés de bases de données accessibles au public, comme Capology, et de conversations avec des initiés de l’industrie, y compris Tancredi Palmeri. Forbes n’inclut pas les revenus d’investissement tels que les paiements d’intérêts ou les dividendes, mais tient compte des paiements des participations que les athlètes ont vendues. Forbes ne déduit pas les taxes ni les frais d’agents. Les frais de transfert sont exclus.

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En analysant les revenus des joueurs, on trouve bien sûr les revenus publicitaires et du merchandising mais, depuis quelques années, il y a également des montants provenant de Instagram ou TikTok et les opérations marketings qui sont liées à ces réseaux sociaux.

Le tableau suivant montre les revenus annuels des 10 joueurs les mieux payés mais aussi leurs followers sur Instagram.

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Mais certains joueurs sont devenus une marque comme CR7 pour Cristiano Ronaldo avec toute une déclinaison de marques (CR7 | Cristiano Ronaldo Denim, CR7 Underwear, ….)

On retrouve cela hors du football bien sûr avec Valentino Rossi, « The Doctor »  et bien sûr Roger Federer avec sa griffe « RF », pas encore l’égale de l’équipementier Nike mais digne d’être au même niveau et un peu concurrencée par On, la société dans laquelle il a investi.

Le capital immatériel d’un joueur suit la logique de celui d’un club et donc intégrer

Pour ceux qui ont franchis le cap, la marque ou à défaut le nom,  source de revenu de merchandising ou de licensing

  • La communauté qui suit le joueur depuis les réseaux sociaux est un élément important qui, de plus en plus, est pris en compte dans les négociations salariales.

Sur le football féminin dont l’exposition grandi grâce aux compétions qui sont maintenant retransmises, il y a des études qui montre l’accroissement des followers à chaque événement. Par exemple durant l’Euro2022, l’anglaise Leah Williamson (6ème) a atteint 564’000 followers, soir une croissance de 63.43%. Au même moment Lieke Martens, la joueuse la plus connue, atteignait 1’350’000. Les équipes nationales ont également bénéficié de cette exposition, comme durant la FIFA Women’s World Cup™ en ce moment.

En conclusion, chez les joueurs comme dans les clubs, ce sont les actifs financiers qui sont utilisés pour valoriser mais la croissance se trouve dans les actifs immatériels. Gérer sa communauté et la développer devient une activité essentielle pour les joueurs car cela garanti des revenus supplémentaires. Cette communauté a une puissance d’influence sans pareille comme Lionel Messi qui a supporté le produit d’une petite entreprise Suisse (https://www.actusnews.com/fr/telechargement/bebo-health/2023/04/27/79603-bebo-2023-communique-de-presse-no-4-27.04.23.pdf).

Alors, sportifs, ambassadeurs pour les marques, marques eux-mêmes ? La frontière devient faible mais la valeur d’un footballeur dépend définitivement de l’équilibre des performances sportives et de leur communauté. Le palmarès, certainement essentiel pour le joueur, diminue d’importance. On retrouve la l’influence grandissante du sport américain avec des joueurs stars de franchise.